L’ordre des choses
Le temps est beau depuis hier, plus chaud, même la nuit ; les éléments perturbés semblent rentrés dans l’ordre normal des choses. Mes négativités aussi se sont complètement dissoutes, d’une façon spontanée et mystérieuse, comme si leurs causes avaient soudain disparu. C’est un phénomène qui me surprend toujours : la disparition, la dissolution, d’états d’âme qui semblaient si solides et réels ; comme s’ils dépendaient de forces qui échappent complètement à notre pouvoir, et même à notre compréhension. Cela me fait penser à la façon dont une maladie, un beau matin, a disparu : on se sent guéri après de longues journées de souffrance. En fait, nos états d’âme négatifs ou dépressifs sont des maladies de l’esprit, dues à des perturbations énergétiques, des déséquilibres entre nos énergies individuelles et les énergies de l’univers. Ce qui tendrait à prouver que les énergies universelles – comme les énergies individuelles qui en résultent, et constituent notre corps et notre esprit – échappent complètement à notre contrôle : nous n’avons aucune influence sur l’ordre naturel des choses. L’ego n’est qu’une victime impuissante d’un processus impersonnel, dirigé par des causes et des conditions impersonnelles, un souffre-douleur bien importun qui n’a aucune existence propre.
5 mars 1991, Bundanoon (Australie) – retraite avec Ayya Khema