Insatisfaction
Il me semble parfois que je touche l’insatisfaction profonde et fondamentale de l’existence : celle qui est là quand on abandonne toutes les distractions, tous les espoirs, tous les désirs de trouver dans la vie une satisfaction durable ou un réel bonheur… Cette insatisfaction, est-elle le refus d’accepter qu’il n’y a pas – et ne peut y avoir – de réelle satisfaction dans l’existence mondaine ? Faut-il l’abandonner aussi pour trouver la paix et la béatitude ? Ou abandonner plutôt celui qui la ressent !
Le jour où l’on accepte vraiment l’insatisfaction, où l’on cesse de manipuler les choses, d’entreprendre toutes sortes d’activités, de s’agiter pour essayer de trouver le bonheur, on repose tout simplement dans les choses telles qu’elles sont : on devient un avec elles, sans attachement ni répulsion, et on cesse de réagir, de résister, de s’efforcer, de s’inquiéter…
4 juin 1997, Hosshin-ji (Japon), lors d’une sesshin zen