L’identité est l’image qu’on s’efforce de donner à l’environnement, et en même temps l’image de ce qu’on croit être. C’est l’apparence extérieure que prend l’ego pour jouer son rôle dans la société. Elle est construite à partir de toute une série de conditionnements et de croyances.

Cette image factice, fondée sur des conditionnements généralement inconscients et des croyances acceptées sans avoir été vérifiées devient toutefois une identité solide qu’on considère comme réelle et que le mental défend ardemment au moyen d’arguments fallacieux, de comportements hypocrites et de stratégies astucieuses.

Il faut noter que cette identité qui semble si solide et indiscutable change constamment selon les circonstances, les humeurs, les personnes avec qui on est, les activités, le lieu, l’heure, le jour de la semaine ou les phases de la lune. C’est une identité multiple avec des facettes variées capables de s’adapter à toutes les situations.

Cette identité est rarement remise en question, ni par la personne elle-même qui est convaincue que « c’est moi », ni par son environnement qui l’intègre par habitude dans son image du monde. Et ces identités imaginaires s’imbriquent dans un réseau de communications, de relations et d’interac­tions qui constituent ce que nous percevons comme la société.

Cette société fonctionne – avec ses vicissitudes, ses joies et ses peines – parce qu’elle est basé sur une illusion collective qui est acceptée comme la réalité. Les différences culturelles qui existent au niveau des croyances et des conditionnements expliquent les conflits entre les pays, les races, les religions et les groupes sociaux. Les différents types de personnalités expliquent les conflits entre les individus à l’intérieur de ces groupes.

Derrière ces différentes identités complexes qui nourrissent le sentiment de séparation que res­sentent les êtres, la nature humaine est simple et unique, au-delà des cultures et des personnalités, car c’est la nature de la totalité que nous partageons tous sans la reconnaître. Un état où il n’y a plus personne qui s’agite, mais une présence tranquille et lumineuse. Émerveillement !

1er novembre 2013, Chiang Mai